Pour inaugurer la nouvelle saison qui marquera en 2026 ses 60 ans d’existence, la galerie Templon présente du 13 septembre au 31 octobre une double-exposition dans ses deux espaces parisiens rue Beaubourg et rue Grenier-Saint-Lazare, avec l’artiste belge Hans Op de Beeck. Alors qu’il vient de clore « Nocturnal Journey », une exposition institutionnelle saluée au Musée royal des beaux-arts d'Anvers, « On Vanishing » présente ici une sélection cohérente de sculptures récentes et nouvelles, d'aquarelles et d'un film d'animation.
En écho à la double signification de « Vanishing » : « disparaître soudainement et entièrement » ou « devenir zéro », Op de Beeck s’intéresse ici à ces éphémères moments lors desquels l’être humain ne devient rien ou personne, abandonnant sa compréhension linguistique, logique et rationnelle du monde pour glisser vers un état de perte de soi et d'intemporalité.
Ses installations sculpturales monumentales, souvent monochromes, qui plongent les visiteurs dans des univers silencieux et introspectifs explorent la temporalité, la mémoire et la condition humaine. Op de Beeck utilise aussi bien l'esthétique minimaliste que la plus ornée pour évoquer des scènes aussi familières que mystérieuses, où l'apparente simplicité de la forme recèle en réalité une richesse émotionnelle et une complexité de références. Ses intérieurs fictifs, ses scènes extérieures, natures mortes et figures humaines en apparence cristallisées dans le temps capturent des moments suspendus, des fragments de vie, qui vivent hors de toute narration linéaire. Cette approche ainsi que son traitement du corps humain et des espaces s'inscrivent dans l'héritage de la sculpture classique et de l'imagerie cinématographique, tout en s'en distançant par des formes d'abstraction dans ses représentations. Contrairement à la statuaire classique et à sa glorification de l'individu ou de la divinité, Op de Beeck s'efforce d'exprimer la nature éphémère de l'existence, en optant pour une forme d'anonymat mélancolique universel.