15/05  21/06/25
Stephané Edith Conradie

Galerie Ceysson & Bénétière, Paris

Stephané Edith Conradie, Karnavak, 2023. Assemblage d'elements divers 48 x 35 cm© Stephané Edith Conradie, Courtesy Ceysson & Bénétière
Stephané Edith Conradie, Karnavak, 2023. Assemblage d'elements divers 48 x 35 cm© Stephané Edith Conradie, Courtesy Ceysson & Bénétière

La galerie Ceysson & Bénétière Paris présente du 15 mai au 21 juin 2025 une exposition inédite dédiée aux  œuvres récentes de Stephané Edith Conradie, réalisées ce printemps lors de sa résidence à La Chaulme. Son oeuvre interroge la manière dont l’identité se construit dans la sphère domestique, dans un contexte entremêlant les héritages du colonialisme et de la créolisation.

Grandissant dans un pays dont elle n’a pas la culture, Stephané Edith Conradie inscrit ses réflexions identitaires au cœur de sa pratique artistique. Elle en dit : « I am of the place but not entirely indigenous to the land. (…) My bundles or assemblages will aim to reflect on the idea of being simultaneously alien and indigenous to a place. ». Elle se reconnaît dans la descendance des Rehoboth Basters qui quittent la colonie du Cap en 1868 pour s’installer en actuelle Namibie. Sa présence dans ce pays est donc le fruit de déplacements historiques, la rendant ni étrangère, ni autochtone. Dès lors, le concept de foyer apparaît comme un espace fictif que l’on s’approprie par besoin d’appartenance, une zone mouvante et instable en proie à des forces historiques et politiques. 

Pour l’artiste, la domesticité se construit à travers les petits objets accessibles et mobiles que les classes populaires accumulent souvent pour décorer leurs intérieurs, pouvant être emportés lorsqu’on est contraints de partir. Conradie les intègre dans ses assemblages, juxtaposant bibelots en porcelaine, figurines et ornements de pacotille. Collectés dans des marchés de seconde main ou des intérieurs oubliés, ces petits trésors populaires témoignent d’histoires intimes et collectives. Leur valeur n’est pas monétaire, mais affective. Ils consolent, rassemblent, apaisent. Véritable archéologue de l’intime, Conradie insuffle une nouvelle vie à ces fragments de mémoire éparpillés, les réassemblant et les accumulant, doublant le kitsch apparent d’une forte portée symbolique.

Ce principe prend une nouvelle résonance dans l’usage récent, par l’artiste, du verre à l’uranium, dont la luminescence sous lumière UV évoque une lueur surnaturelle.