16/05  21/06/25
Helena Minginowicz
"Wounds and wonders"

Galerie Prima

Helena Minginowicz, Beauty Mask (détail), 2024, Acrylique sur toile, 80 x 70 cm. Courtesy of the Artist                                           and Galerie Prima
Helena Minginowicz, Beauty Mask (détail), 2024, Acrylique sur toile, 80 x 70 cm. Courtesy of the Artist and Galerie Prima

 

Prima - inaugurée cet automne, rue Notre-Dame de Nazareth à Paris - présente Wounds and wonders, une exposition de l'artiste Helena Minginowicz du 16 mai au 21 juin 2025. Les peintures d’Helena Minginowicz possèdent une qualité rare : le langage échoue à les circonscrire. Les scènes évocatrices qu’elle brosse sont infiniment singulières et pourtant, on jurerait les avoir déjà vues ailleurs – peut-être en rêve, éveillé ou lysergique. Chacun·e se met donc à fouiller les recoins de son esprit, lancé·e dans la quête illusoire de retrouver intactes ces images primesautières à l’onirisme mutique. Au moment où la rationalité se met en veille s’ouvre sous nos pieds le vertige hypnagogique.

La première exposition en France d’Helena Minginowicz, née en 1984 à Poznań, nous introduit à son système de figuration et à ses figures de prédilection. Avant d’y parvenir, l’artiste, diplômée en 2011 de l’Université des Arts de sa ville natale, a d’abord dû désapprendre les principes de la peinture classique. Elle s’est constitué un panthéon personnel où se côtoient les grimoires alchimiques, les maîtres de la Renaissance italienne et les Young British Artists. Elle a ensuite chassé l’expressivité de la touche modernistes, troquant le pinceau contre la bombe. Sa manière caractéristique de ciseler les plans par des effets de transparence et de surimpression était née.

Chez elle, l’intérieur et l’extérieur se confondent jusqu’à parfois s’inverser. Peaux, membranes, pilosité, dentelles mais aussi torchons élimés et sacs plastiques virevoltants, toutes ces surfaces instables, tantôt palpitantes, iridescentes, chromées ou humides, deviennent les sujets désincarnés d’une intrigue sans les mots. À propos de sa quête picturale, l’intéressée dit vouloir traduire les « filtres » apposés entre la réalité et la perception. Ainsi, dans l’exposition parisienne, un rictus omineux apparaît sur paire de rotules ( Off ! , 2024) tandis qu’un drap se renfle d’un cri glaçant ( undercover , 2024). Aucune figure n’apparait pleinement ; chaque fragment est le support d’une autre silhouette, qui se dessine par l’hybridation des règnes humains, animaux et microplastiques.