Comme chaque année à l’approche de l'été, l’Académie de France à Rome réunit dans une exposition collective les projets des seize pensionnaires au terme de leur année de résidence à la Villa Médicis. À cette occasion, les œuvres quittent l’intimité des ateliers pour rejoindre les salles d’exposition à la rencontre du public. Présentée du 28 juin au 8 septembre 2025 sous le commissariat de Lilou Vidal, l’exposition s’intitule Changer la prose du monde (Cambiare la prosa del mondo) en référence à un poème de l’autrice italienne Amelia Rosselli dont la langue rythmique et dissidente perturbe les fondements du langage normé et des narrations dominantes. Cette invitation à repenser l'écriture du monde fait écho aux opérations des récits artistiques, poétiques, politiques et écologiques qui animent les recherches multidisciplinaires des pensionnaires de la Villa Médicis, dans un exercice choral porté par une diversité de voix et de pensées.
Avec les 16 pensionnaires en résidence à la Villa Médicis : Haig Aivazian, Bianca Bondi, Jérôme Printemps Clément-Wilz, Nicolas Daubanes, Abdessamad El Montassir, Alessandro Gallicchio, Amalia Laurent, Pierre-Yves Macé, Clovis Maillet, Nicolas Sarzeaud, Claudia Jane Scroccaro, Seynabou Sonko, Ana Vaz, Pierre Von-Ow, Lise Wajeman, Louisa Yousfi
L’exposition se caractérise par la diversité des pratiques artistiques représentées, de la littérature à la création musicale en passant par l’histoire de l’art, les arts plastiques, la photographie et le cinéma. Ce récit visuel est ponctué de phrases choisies par les pensionnaires, tel un texte déconstruit dans les pages d’un livre sans début ni fin. Répondant aux mots de la poétesse Amalia Rosselli et contaminant les murs des salles d’exposition, ce processus de co-écriture aléatoire rend compte à la fois d’un souffle collectif et de l’expression de 16 singularités.
Durant leur année à Rome, les pensionnaires sont amenés à vivre la résidence comme un laboratoire d’expérimentation, offrant la possibilité de déployer des recherches au long cours, d’emprunter des voies nouvelles, de se laisser surprendre et entraîner par ce que produit la rencontre avec d’autres pratiques artistiques et d’autres géographies. L’exposition est le prolongement de cette expérience. Elle est aussi l’occasion d’interroger la mise en forme de projets qui échappent aux catégories conventionnelles d’exposition. Comment matérialiser une recherche en cours ? Comment articuler arts plastiques, arts vivants et littérature ?