30/06  02/11/25
Robert Couturier
« La Poésie des Corps »

Donjon de Vez

Robert Couturier, La savonnette, 1994, Bronze, 150x 175 x 103 cm, Collection Courtesy Galerie Dina Vierny © Donjon de Vez
Robert Couturier, La savonnette, 1994, Bronze, 150x 175 x 103 cm, Collection Courtesy Galerie Dina Vierny © Donjon de Vez

Le Donjon de Vez présente du 30 juin au 2 novembre 2025 la première grande rétrospective consacrée à Robert Couturier (1905-2008) depuis 2005. Considéré comme l’un des sculpteurs les plus importants de l’après-guerre en France, aux côtés d'Alberto Giacometti ou Germaine Richier, Robert Couturier fut à la fois acteur et témoin d'un XXe siècle traversé par les dernières avant-gardes et par de profonds bouleversements plastiques. L’exposition présente une sélection d’environ vingt sculptures monumentales et grandeur nature, exposées dans les jardins et les salles du Donjon.

Pendant plus de soixante ans, dans le silence de son atelier parisien de la villa Seurat, Robert Couturier a fait du corps humain celui de la femme en particulier son matériau premier. Formé au dessin et à la lithographie, il développe un langage sculptural qui naît dans le sillage d’Aristide Maillol, rencontré en 1928, et dont l’influence imprègne ses débuts. Le décès du maître en 1944 correspond à l’affranchissement nécessaire et définitif de Robert Couturier, qui, dès lors, s’attache à faire ce qu’il qualifie d’« anti-Maillol », en combinant les formes vides et pleines, le visible et l’invisible, l’espace du dedans et celui du dehors, dans la représentation de l’Homme et de la figure humaine, qu’il n’abandonnera jamais.

La transition vers un langage qui lui est propre s’opère lorsqu’il commence à suggérer les formes plutôt que les imposer au regard, tout en conservant un volume plein ; il parle alors de « forme ouverte », où l’air et la lumière circulent librement. Prenant le contrepied d’une création qui procède généralement par ajout, Couturier fait le choix d’éliminer, retirer, évider et creuser la matière pour qu’advienne la forme. Cette « anti-sculpture » incarne une tentative de métamorphose du corps : selon l’axe de vision, la perception qu’en a le regardeur mute.

Cette exposition est réalisée avec le soutien de la Galerie Dina Vierny, représentante de la succession de l’artiste.