17/09  09/01/26
« Trilogie, une histoire d'explorations artistiques »

Galerie Negropontes Paris

 Gianluca Pacchioni, Cremino, 2019, Guéridon, bronze, laiton, onyx gris, pièce unique, H 85 x L 87 x P 32 cm
Gianluca Pacchioni, Cremino, 2019, Guéridon, bronze, laiton, onyx gris, pièce unique, H 85 x L 87 x P 32 cm

Du 17 septembre 2025 au 9 janvier 2026, la Galerie Negropontes présente Trilogie, une histoire d’explorations artistiques, une exposition collective qui invite huit artistes aux écritures singulières. Chacun d’eux a été invité à concevoir une série de trois œuvres, autour d’un format ternaire qui interroge la répétition, la variation et le rythme dans le processus créatif. Trois œuvres : une création, des variations, une vision plurielle d’un même geste artistique. Les pièces présentées révèlent une attention particulière à la matière noble, brute, précieuse et traduisent la richesse des pratiques des créateurs : sculpture, mobilier d’art, installation.

Gianluca Pacchioni présente trois sellettes et trois guéridons élégants et sculpturaux. Les marbre et onyx s’y enchâssent délicatement dans des structures fines en bronze. D’un côté, sa surface lisse, vibrante et colorée invite le regard à se perdre dans un jeu de nuances subtiles. De l’autre, la pierre brute se reflète sur une plaque de métal poli à l’effet miroir, amplifiant la texture irrégulière et la force tellurique de la matière.

Mircea Cantor sculpte le marbre blanc, noir et gris en formes énigmatiques de paquets vides. Future Gift, issue d’une installation monumentale de 2008, joue sur le paradoxe du don : un cadeau sans contenu, symbole d’une promesse et d’un potentiel à venir. Ce vide devient un espace d’ouverture, une invitation à projeter une aspiration collective.

Sculptées dans la transparence du verre, les trois œuvres de la série Perpetual de Perrin & Perrin déploient un langage minéral et silencieux. Elles semblent à la fois architecturales et organiques, chaque pièce capte la lumière, la fracture, la diffracte, jouant avec l’ombre et les reflets comme avec le temps lui-même. Dans cette série, les artistes poursuivent leur recherche autour de l’équilibre entre structure et chaos, entre le plein et le vide. Le rythme des volumes évoque aussi bien une cadence musicale qu’une respiration lente. À travers ces formes à la fois solides et évanescentes, ils sculptent une présence, un temps qui n’est ni passé ni futur, mais qui persiste dans la matière, dans l’espace et dans le regard.

Benjamin Poulanges érige de fragiles et poétiques châteaux de sable en céramique, tels des souvenirs solidifiés de jeux et d’imaginaire. Ces pièces inédites prolongent son travail autour de formes mémorielles, donnant vie à des constructions nouvelles et originales.

Avec le souci du détail, Éric de Dormael compose des œuvres légères et étonnantes. Ici, il travaille le plâtre ou le papier mâché et son geste transforme la matière en architecture onirique composée de formes géométriques. Dans chacune de ses trois sculptures Pyrite blanche, Pyrite noire et Crayonné, un dialogue silencieux s’instaure avec l’imaginaire du spectateur, offrant une expérience contemplative.

Mauro Mori présente Scudo, une trilogie de vases monolithiques en marbre noir, blanc et rouge. Ces vases changent de forme selon l’angle sous lequel on les observe, révélant ainsi des perspectives et des silhouettes toujours renouvelées.

Ulrika Liljedahl compose des œuvres aux couleurs vibrantes en crin de cheval, aux textures dynamiques et changeantes, qui captent l’attention par leur énergie et leur présence. Le crin est finement tissé, mêlant tradition artisanale et originalité pour donner vie à des formes expressives. Les sculptures exposées seront les suivantes : Rainbow, Flamboyant et Canopy.

Jean-Christophe Malaval présente ses vases Atlantis, un bronze et deux céramiques déclinés en deux coloris pour cette exposition. Inspirées des tentacules d’un poulpe, ces formes organiques oscillent entre science-fiction et mythologie, alliant dynamisme et mystère entre terre et mer. Les vases exposés seront les suivants : Atlantis (orange), Atlantis (blanc) et Atlantis (bronze).

Enfin, une tapisserie de la Manufacture Pinton, intitulée Carré jaune sur fond jaune et réalisée d’après un carton de Joseph et Anni Albers, sera également présentée dans l’exposition. Elle entrera en résonance avec les œuvres de Perrin & Perrin, admirateurs de l’univers des Albers, prolongeant ainsi un dialogue sensible entre héritage moderniste et création contemporaine.

À travers ces huit trilogies, l’exposition retrace un parcours sensible et contrasté où le regard est invité à s’arrêter, contempler, ressentir. Chaque série, pensée comme un triptyque, explore l’équilibre entre unité et diversité. Ensemble, elles composent un micro-récit, une polyphonie de gestes, de matières et d’imaginaires, comme autant de moments suspendus dans la matière et dans le processus artistique.