19/03  23/04/22
Alejandro Cardenas
Calypso

Almine Rech, Paris, Turenne

Alejandro Cardenas, Calypso of Ogygia, 2022, Acrylique sur toile, 127 x 177,8 cm / 50 x 70 in © Artiste et Almine Rech - Photo Dan Bradica
Alejandro Cardenas, Calypso of Ogygia, 2022, Acrylique sur toile, 127 x 177,8 cm / 50 x 70 in © Artiste et Almine Rech - Photo Dan Bradica

Une vision d'un monde post-humain dans lequel la relation entre les formes humaines et l'environnement est une relation d'unité et de coexistence

CALYPSO’ est le titre qu’Alejandro Cardenas a choisi pour sa troisième exposition solo chez Almine Rech, la deuxième à Paris après ‘PARADOXA. Ici, Cardenas dialogue par la peinture et la sculp-ture avec l’Odysséed’Homère, et plus précisément les années qu’Ulysse passe en Ogygie avec la nymphe Calypso. Avant de plonger plus avant dans l’interprétation que fait Cardenas de cette par-tie de l’épopée, il convient de noter qu’il a divisé l’exposition en trois parties. L’espace principal est consacré au séjour d’Ulysse en Ogygie ; une salle attenante traite des prétendants de Pénélope, tandis qu’une troisième propose des méditations sur les questions que soulève l’exposition. Les derniers travaux de Cardenas constituent un moment particulier dans la peinture et la sculpture contemporaines : ils incarnent les réflexions d’un artiste qui a choisi de prendre à bras le corps une source textuelle classique, à une époque où la tendance est plutôt aux présentations obliques de traces d’idées, comme Jean-Luc Nancy l’explique dans son essai Les Muses. On retrouve dans les vers mêmes de l’Odysséed’Homère la matrice des peintures et sculptures de ‘CALYPSO’. Les œuvres ne sont cependant pas de simples ekphrasisvisuelles confinées à l’Odyssée. Cardenas tisse des réseaux de sens qui traversent le temps : entremêlant épopée d’Homère et sculptures de la Grèce antique, il fait aussi appel à des références d’époques et de régions différentes pour en approfondir ou en altérer le sens.