04/04  17/04/22
Olivier Masmonteil
Autoportrait

Galerie 15 rue de Seine, Paris
 

Olivier Masmonteil, La grande odalisque, 2020, Huile sur toile,54x45cm, crédit photo : Hugo Misère
Olivier Masmonteil, La grande odalisque, 2020, Huile sur toile,54x45cm, crédit photo : Hugo Misère

L'histoire de la peinture sous l'angle du peintre voyeur, celui qui recouvrir recouvre pour mieux révéler, celui qui joue du montrer/cacher.

« C’est ici que Robert Doisneau a exposé des photographies érotiques» rappelle Olivier Masmonteil en décrivant son projet dans cet espace aux angles resserrés. Propice au regard confiné, curieux, secret. C’est ici qu’il propose de découvrir 40 œuvres récentes, en majorité réalisées entre 2020 et 2022. Dans chaque toile domine la présence féminine, à travers des nus, des portraits, des muses mythologiques, des bouquets de fleurs et des flacons à parfum. Sous son voile sérigraphié ornemental, dont les motifs évoquent les plus belles soieries orientales, l’artiste se délecte d’images convoitées de l’histoire de l’art : Io de Corrège percevant la présence de Zeus dans les nuages, l’Odalisquede Boucher, lascive sur sa couche, interprétées dans plusieurs versions, plusieurs luminosités, les portraits de femmes d’Ingres, Madame de Moitessier, la princesse de Broglie,en pied, fidèles à l’original mais aussi en détail, de leurs mains, Voyage dans un tableau d’Ingrestitrent ces derniers tableaux. Les lourds drapés des robes se confondent avec l’écran de brocart mordoré que le peintre appose comme un écran, un voile, une fenêtre sur un monde fermé. L’envers de la peinture peut-être, ce qu’elle ne nous révèle pas au premier regard. Parfois, affleurent, sous-jacents ou superposés, à la manière d’un collage lyrique, les arbres et les horizons bleutés du peintre, motifs répétés à l’envi. Masmonteil s’autocite, fusionnant avec les chefs-d’œuvre du passé. On croise aussi Le Bain de Diane de Boucher, Les nymphes et satyres de Bouguereau.