27/10  23/12/22
Máté Dobokay
Révélation(s)

Bigaignon, Paris

Máté Dobokay, Hommage à Simon Hantai 4 © Bigaignon
Máté Dobokay, Hommage à Simon Hantai 4 © Bigaignon

Art conceptuel et photographie expérimentale

Du 27 octobre au 23 décembre 2022, Bigaignon présente Révélation(s). L’exposition met en avant le travail du jeune artiste hongrois, Máté Dobokay, qui, navigant entre art conceptuel et photographie expérimentale, n’a de cesse de repousser les limites du médium. Son travail, dans lequel la photographie n’est qu’un outil, lui permet de créer des images en se servant de la lumière comme d’un pinceau. L’exposition est associée au parcours « Photo Days ».

La recherche artistique de Máté Dobokay perpétue la longue tradition hongroise qui s’évertue à repousser les limites de la photographie, par le biais de vastes expérimentations qui mettent au jour les structures internes, les matières brutes, les composants chimiques et physiques du support photographique, omettant souvent même l’usage d’un appareil photo. Dans sa pratique, le papier photosensible, la substance photographique et les réactions chimiques sont autant d’outils au service de l’étude artistique. Depuis ses études à l’université, Máté Dobokay questionne la photographie et cherche constamment son point de convergence avec la peinture, à partir de l’idée que rien ne justifie que l’on isole la photographie des autres formes d’art.

À l’instar de Simon Hantaï, à qui il consacre une série complète de chimigrammes, Máté Dobokay montre que pour s’exprimer, l’artiste peut maintenir un lien beaucoup plus synthétique avec le médium, un contact plus direct avec le matériau. Dans la série emblématique qu’il développe depuis 2013 et s’intitule « Hommage à Simon Hantai », Máté Dobokay a adapté la technique de pliage mise au point par le peintre hongrois aux matières premières de la photographie : les produits chimiques laissent dans les plis du papier photo préalablement froissé, immergé dans le révélateur, des empreintes révélées lorsque le support est remis à plat ; les surfaces entrées en contact avec le liquide sont noires, tandis que les parties qui n’ont pas été touchées demeurent blanches. Cette recherche picturale s’exprime également dans la pratique photographique de Máté Dobokay au travers de séries dans lesquelles il utilise des solutions d’argent et plonge encore plus profondément dans la matière-même de la photographie. Dans la série Ag, l’artiste manipule les qualités photosensibles du produit chimique dans la même recherche, la même approche tactile. Il travaille le plus souvent à partir de l’argent qu’il obtient par l’électrolyse de fixateurs usagés.