05/01  04/03/23
« Chair de temps »
Exposition collective

Bigaignon, Paris

Ralph Gibson, Untitled #40, Courtesy Bigaignon
Ralph Gibson, Untitled #40, Courtesy Bigaignon

Photographies, peintures, dessins

Avec l’exposition Chair de Temps, réalisée sous le commissariat d’Amélie Adamo, la galerie Bigaignon propose, du 5 janvier au 4 mars 2023, une singulière mise en perspective de l’œuvre de ses artistes (Catherine Balet, Renato D’Agostin, Ralph Gibson, Yannig Hedel, Hideyuki Ishibashi, Rémi Noël, ThomasPaquet, Thierry Urbain), réunis pour l’occasion aux côtés d’autres créateurs invités (Damien Cadio, Sylvain Ciavaldini, Gregory Derenne, Mathieu Dufois, Youcef Korichi et Axel Roy).

Photographes, peintres, dessinateurs, l’ensemble de ces artistes partage un même désir de repousser sans cesse les limites de leur médium. Qu’ils utilisent la photographie comme mode d’expression de prédilection ou la détourne dans une pratique de dessin et de peinture, leurs œuvres remettent en question la fonction de « reproduction » de l’image pour mieux explorer ce qui fait l’épaisseur de son corps et de sa mémoire.

Réinventant l’art du portrait et du paysage, dans des langages singuliers, les œuvres choisies expérimentent le brouillage de l’image, la fracture, l’effacement, le flou, la superposition, l’empreinte, la trace, l’apparition. Elles réactivent ainsi le statut subversif de l’œuvre d’art, dans ce qui en elle résiste aux apparences du réel pour frayer avec l’imaginaire, dans ce qui en elle ouvre le regard, questionne, révèle, émerveille, inquiète.

La question du temps et de l’incarnation du faire, demeure un fil rouge essentiel pour ces artistes qui explorent les divers possibles de la matière et de la lumière. Dans leurs œuvres, la présence du corps travaille à différents degrés, par la gestuelle, par l’empreinte directe ou indirecte. Une corporéité qui passe par le travail physique des matières mais aussi par la sensualité des supports et des textures employées.

De même que le passage du temps, matérialisé par la lumière, imprègne l’œuvre de sa sensuelle beauté, mouvante et fragile. Il y a, dans cette aura de l’œuvre, dans cette poésie incarnée, une force profondément humaine qui résiste au diktat de la machine et à la vaine perfectibilité de la reproductibilité mécanique. Cette exposition est rendue possible grâce à la collaboration de la galerie Bertrand Grimont, la galerie C, la galerie Sator et la galerie Suzanne Tarasieve.