Pour sa première exposition personnelle à la galerie Anne-Sarah Bénichou, Juliette Minchin présente un ensemble d'œuvres récentes et inédites emblématiques de son travail de sculpture et de dessins mais aussi de ses recherches récentes sur la forme : drapés de cire, porcelaines, raku, couronnes et hydromancies viendront ainsi habiter l’espace dela galerie.
« Un palais à Palerme aux murs délavés, les vitrines du musée archéologique de Syracuse, les murs en plomb d’un souterrain fellinien, des chapelles dans la campagne sicilienne et quelques marches sur des volcans... Tels sont les paysages qui se sont récemment sédimentés dans les recherches de Juliette Minchin. Ou bien, plus exactement, qui lui ont permis de cristalliser des orientations prises au cours des mois précédents, et de renforcer dans ses recherches la tension permanente entre force etfragilité, pesanteur et légèreté, éternel et éphémère. [...] Qu’ils soient purement formels ou que l’on y devine des images, les motifs que Juliette Minchin déploie dans ses œuvres évoquent le sacré, sans s’avancer jusqu’au seuil dureligieux. Une couronne de bougies est transformée en sculpture florale – avec épines.Votive, peut-être. Dans ces ambiguïtés de la cire, le ton est tour à tour grave, absurde ou plus léger. Ses grands dessins, qu’elle nomme « Hydromancies », composés par les mouvements de pigments et d’eau sur du papier puis trempés dans de la cire, ont l’allure de parchemins, de mandalas ou rouleaux de prières. D’ailleurs l’esprit s’estmême introduit dans ses formes : un œil est apparu dans ces compositions. Peut-être pourrait-on y lire l’avenir. Ils invitent à cultiver l’incertitude. » — Anaël Pigeat