Du 26 septembre au 23 novembre 2024, la Galerie Raphaël Durazzo présente l’exposition Le Surréalisme au service de la distraction, en collaboration avec la commissaire d’exposition et spécialiste du surréalisme Alyce Mahon. Cette exposition, dédiée aux femmes surréalistes telles que Leonor Fini, Leonora Carrington et Dorothea Tanning, ainsi qu’à leurs héritières contemporaines comme Sarah Antsis et Piper Bangs qui créeront des œuvres spécialement pour l’exposition ainsi que Ginny Casey. Alyce Mahon repense le statut de la femme artiste surréaliste en suivant le fil qui relie les deux générations.
Parallèlement à cette exposition, la galerie s’associe à la grande exposition sur le surréalisme présentée au Centre Pompidou du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025, à travers l’itinéraire Le Paris surréaliste. Trente-six galeries membres du Comité des Galeries d’art prolongent l’exposition du Centre Pompidou par des expositions inédites qui célèbrent le centenaire du surréalisme et mettent en lumière les artistes de ce mouvement historique. Ces expositions offrent un aperçu inédit de l’exceptionnelle effervescence créatrice du mouvement surréaliste, né en 1924 avec la publication du Manifeste fondateur d’André Breton.
Le titre de l’exposition fait allusion à la revue surréaliste Le Surréalisme au service de la révolution avec le titre Surréalisme au service de la distraction. Dorothea Tanning (1910-2012), Leonor Fini (1907-1996) et Leonora Carrington (1917-2011) sont venues au surréalisme non pas par formation artistique mais par découverte, reconnaissant dans ses textes et ses images un moyen de maîtriser leurs propres ambitions en tant qu’artistes et femmes modernes. Chacune d’entre elles a joué un rôle essentiel dans l’expansion du surréalisme au-delà des premières décennies d’expérimentation grâce à leur travail en peinture à l’huile, en design et en sculpture. Ces femmes artistes ont été reconnues très tôt grâce à leur participation à de grandes expositions internationales telles que l’exposition Fantastic Art Dada Surrealism d’Alfred Barr au MoMA de New York en 1936 ou l’Exposition internationale du surréalisme à la Galerie Maeght à Paris en 1947, ainsi qu’à de nombreuses expositions individuelles et collectives ultérieures à l’échelle internationale. Dans leur art, elles ont osé mettre en scène une vision surréaliste du monde qui donnait du pouvoir à la femme. Ce faisant, elles ont remis en question les attentes sociales, morales et familiales du monde dans lequel elles sont nées, d’une manière proto-féministe ; leur vision artistique a transcendé l’atelier et a ouvert la voie aux jeunes générations pour activer de nouvelles images de la femme, libérées du rôle traditionnel de muse et d’« autre ».
Le Surréalisme au service de la distraction présente les dessins érotiques de Fini, les paysages kaléidoscopiques de Tanning et pour la première fois en France les sculptures subversives et mythiques de Leonora Carrington montrent une liberté de création qui unit le sensuel et le fantastique dans le plus pur esprit surréaliste. Leur sens commun du surréalisme sera présenté comme la manifestation d’une nouvelle compréhension de la liberté de la femme à travers l’autoportrait, le nu abstrait et l’imago matriarcale ou mythologique. Cet héritage se retrouve dans l’art de jeunes artistes contemporains sélectionnées pour l’exposition : Sara Anstis, Piper Bangs, Ginny Casey.
Le travail de « distraction » est tout le contraire de la concentration - la distraction permet au spectateur de dialoguer avec l’œuvre et de l’englober plutôt que d’être englobé par elle ; de cette manière, l’œuvre d’art remodèle notre monde, en nous détournant de la réalité. Deux générations de femmes artistes dialoguent dans l’exposition et toutes ont été sélectionnées par Alyce Mahon, qui a travaillé sur Leonora Carrington et en collaboration avec succession de Leonor Fini, pour leur recherche surréaliste de la distraction, alors qu’elles explorent le pouvoir séducteur et subversif du féminin, le paysage ou l’intérieur inquiétant, et le besoin de se réapproprier les mythes matriarcaux. Ensemble, les œuvres exposées au sein de l’exposition Le Surréalisme au service de la distraction ne commémorent pas tant le surréalisme qu’elles ne poursuivent son œuvre libératrice, à l’heure où nous célébrons le 100e anniversaire du premier manifeste. L’exposition est réalisée en collaboration avec rossogranada, les représentants exclusifs du Conseil Leonora Carrington en Europe.