Une exposition d'une série de bijoux d'Eric de Dormael et Agnès Baillon
La Galerie Negropontes présente Black jewelry, une exposition consacrée à une série de bijoux noirs réalisés en édition très limitée. À la croisée du bijou contemporain et de la sculpture, cette exposition met en lumière le travail de deux artistes représentés par la galerie : Agnès Baillon et Éric de Dormael. Huit pièces sont présentées, toutes conçues autour d’un même parti pris : explorer les potentialités esthétiques et formelles du noir dans la création de bijoux. Cette teinte, souvent associée à l’élégance ou au mystère, est ici envisagée comme un matériau à part entière, un langage commun entre deux univers artistiques distincts.
Agnès Baillon, sculptrice reconnue pour ses figures silencieuses et sensibles, propose ici une série de bijoux-fragments : Camée visage dans carré noir, Yeux cachés dans carré noir, Camée bouche dans carré noir, Camée romain. Ces œuvres miniatures, à la frontière entre bijou et sculpture, reprennent un motif récurrent dans son travail, le visage humain, réduit à des éléments isolés, presque archéologiques. Présentées sous forme de broches ou de pendentifs, ces créations condensent l’intimité et l’expressivité caractéristiques de son œuvre dans un format miniature sur fond noir.
Éric de Dormael, quant à lui, transpose dans le bijou les principes qui fondent son travail de sculpture : le rapport à la ligne, au volume, à la lumière. Ses créations, toutes en laiton noirci, gardent l’élégance structurelle propre à ses œuvres. L’exposition réunit notamment les broches Folded et Phila, le pendentif Black Celest et les boucles d’oreilles Black Cubes. Des pièces sculpturales, jouant sur les pleins et les vides, les angles et les courbes.
Black jewelry propose ainsi une réflexion sur le bijou comme forme artistique à part entière, libérée des codes traditionnels de l’ornement. Dans un dialogue les œuvres des deux artistes interrogent le rapport au corps, à la forme, à la matière, en s’appuyant sur une palette volontairement réduite. Le noir devient ici un terrain d’expérimentation, un point de départ pour deux écritures plastiques singulières.