Maison du Docteur Gachet

Vincent Van Gogh, Portrait du docteur Paul Gachet, Auvers-sur-Oise, 1890. Huile sur toile,  68 x 57 cm. Paris, Musée d'Orsay.
Vincent Van Gogh, Portrait du docteur Paul Gachet, Auvers-sur-Oise, 1890. Huile sur toile, 68 x 57 cm. Paris, Musée d'Orsay.

Propriété du Conseil départemental du Val d’Oise depuis 1996, la Maison du Docteur Gachet est inscrite, avec son jardin, à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques. Le ministère de la Culture lui a décerné le label « Maison des illustres » en décembre 2017.

Au cœur du village pittoresque d’Auvers-sur-Oise à une trentaine de kilomètres de Paris, fréquentée autrefois par de nombreux peintres parmi lesquels Paul Cézanne, Camille Pissarro, et Vincent Van Gogh, la Maison du Docteur Gachet replonge le visiteur dans cette époque de création féconde. La « maison de campagne » acquise en 1872 par le Docteur Gachet a ouvert ses portes au public en 2003, après restauration, à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Van Gogh. Conforme à l’image qu’en a donnée Paul Cézanne dans « La Maison du Docteur Gachet à Auvers » en 1873, conservée au Musée d’Orsay à Paris, la maison blanche à trois niveaux, coiffée d’un toit en tuiles plates regarde plein sud la vallée de l’Oise.

À travers ses expositions, la Maison du Docteur Gachet fait revivre la figure du médecin généreux et curieux, grand amateur d’art de son temps, artiste et ami des impressionnistes, passionné par les mystères de la psyché humaine. Dans l’intimité des petites pièces de cette haute bâtisse, la subtile scénographie est presque imperceptible. Un piano droit, un coffre sculpté, un chevalet, des pots de pigments, une presse à bras et, sur les murs, quelques citations de Van Gogh amorcent un dialogue fragile avec le passé. Les terrasses du jardin offrent une échappée vers les toits rouges du village. Des tilleuls ombragent la cour, un atelier s'enfonce dans la falaise, une cavité ouvre sur un cirque aux parois tapissées de lierre. Dans le portrait du « Docteur Paul Gachet » peint par Vincent Van Gogh en 1890, la fleur de digitale que tient le médecin évoque la pharmacopée de l’homéopathie, à laquelle il s’intéressait et qui a guidé la restauration du jardin, où poussent l’aconit et la belladone, le cassis et la grande chélidoine, à côté du chrysanthème et du dahlia chers à Cézanne, de la marguerite, du souci et de l’heuchère, ou « désespoir du peintre ».